Cantates d’Anton Webern
Vendredi 17 juin - Philharmonie de Paris
Les deux Cantates opus 29 et op 31, fin et accomplissement de l’œuvre d’Anton Webern, trop tôt interrompue, représentent des réussites parfaites qui tiennent à l’équilibre des moyens mis en œuvre.
La Première Cantate pour soprano solo, chœur mixte et orchestre, datée de 1939, est en trois parties. Dans la première partie, le soprano solo est absent, orchestre et chœur alternent pour traduire l’éclair, le tonnerre, et finalement la paix des chœurs, en une antithèse expressive. Le second mouvement est considéré comme le plus grand Lied composé par Webern, le chœur est absent et laisse la place au soliste et à l’orchestre. Le dernier mouvement voit la réunion des trois protagonistes.
La Seconde Cantate, datée de 1943, « paraît une œuvre riche d’avenir, parce qu’elle met en jeu une nouvelle façon et penser et de concevoir les rapports musicaux qui n’a plus rien de didactique. Maintes notions nouvelles y sont contenues » dira Pierre Boulez au sujet de l’œuvre.
Elle témoigne de la place privilégiée qu’occupe Anton Webern parmi les compositeurs viennois de la même époque. Tandis que Schönberg et Berg se rattachent à la décadence du grand courant romantique allemand, et l’achèvent, Webern réagit violemment contre toute rhétorique d’héritage : il détruit toute organisation préexistante à l’œuvre, dans un même recours à la seule beauté du son, obsédé par la pureté formelle, jusqu’au silence. Ainsi l’œuvre de Webern est de celle qui a ouvert le plus de perspectives nouvelles dans la musique contemporaine.
Ensemble intercomporain
Ensemble Aedes
Matthias Pintscher, direction musicale